Aller au contenu principal

Marie Ladurelle sage femme à Montblainville en 1692

24 février 2010

Dans les registres paroissiaux de Montblainville le 6 juillet 1692 Marie LADURELLE est choisie et prête serment en présence du Curé, du Maître d’école  et de la plus grande partie des paroissiens.

« Ce jourd’hui sixième jour du mois de juillet mil six cent quatre vingt douze Marie Ladurelle de cette paroisse choisie pour être sage femme a presté serment selon la forme prescritte dans le missel en foi de quoy elle a marqué ne sachant signer en présence du Sieur Curé de Montblainville, de Pierre Cugnet Me d’Escolle et de la plus grande partie des paroissiens dudit Montblainville »

Ladurelle Marie serment sage femme 06071692 source archives départementales de la Meuse en ligne

Ladurelle Marie serment sage femme 06071692 source archives départementales de la Meuse en ligne

 La sage femme était élue par l’assemblée des femmes mariées de la paroisse et devait être acceptée par la Curé de la Paroisse. Elles étaient nommées par les échevins, comme un certain nombre d’officiers publics: sergents, argentier, maitre d’école, ….
Elles baptisaient les nouveau-nés en danger de mort et faisaient avouer le nom du père aux filles mères.  La fonction de sage-femme se transmettait souvent au sein d’une même famille.

Ce n’est qu’à partir du milieu du XVIIIème siècle que la profession commence à se réglementer. Au cours des années 1760, Madame le Boursier du Coudray « jurée sage-femme », obtient un brevet royal qui l’autorise à enseigner dans tout le royaume. Elle met au point une  » machine à démontrer » qu’elle va perfectionner peu à peu, elle complète les apprentissages traditionnels fondés sur l’expérience vécue et l’usage de la main, par l’enseignement des connaissances anatomiques de base qu’elle réunit dans un manuel « L’Abrégé de l’Art des Accouchements ». Pourvue de ces outils de formation, elle se transforme en démonstrateur itinérant et parcours pendant 25 ans presque toutes les provinces : 5000 accoucheuses formées pendant cette période et, grâce aux cours à l’usage des chirurgiens et médecins, 200 démonstrateurs titulaires d’un brevet prennent le relais entre 1760 et 1800.
La suppression des corporations et des écoles pendant la révolution arrête cette évolution. C’est avec la loi de 1803 qui réorganise les professions de santé, que la profession de sage-femme est reprise avec sérieux.
Le premier concours pour le recrutement d’accoucheurs des hôpitaux responsables de services d’accouchement eut lieu en mai 1882. Quatre accoucheurs – BUDIN,PINARD, RIBEMONT-DESSAIGNES et PORAK – y furent reçus. Pendant les vingt années qui suivirent quinze autres furent reçus à ce concours.
C’est à partir de 1920 après la grande hécatombe de la guerre 14/18 qu’est née l’idée d’un établissement où l’on pourrait prendre soin de la mère et l’enfant. A Paris entre 1920 et 1939 le nombre d’accouchements en maternité double et augmente de façon régulière. Mais en province un accouchement sur deux aura encore lieu à domicile jusque dans les années 1950. Une méthode d’accouchement dite « sans douleur » avait été peu à peu élaborée dès la fin des années 30.
Sources GE-MAGAZINE n°139 – juillet 1995 « Naître en France du 17ème siècle à nos jours, une histoire de l’accouchement ».

DEFINITION DU PETIT ROBERT
D’après le Petit Robert, la locution « sage-femme » est attestée  dès le XIVème siècle. Quant à la profession, elle est régie par la loi du 30 octobre 1892 et le décret du 25 juillet 1893 (Larousse)

A LIRE :
GE-MAGAZINE n°139 – juillet 1995
« Naître en France du 17ème siècle à nos jours, une histoire de l’accouchement ».
LA REVUE FRANÇAISE DE GENEALOGIE
hors série sur La Naissance : l’évolution et les progrès du métier au XVIIIème siècle

No comments yet

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.